Le mot chapelet tire son origine d’un vieux mot français "chapel", qui signifiait chapeau. Lors de certaines fêtes ou de certaines célébrations importantes, ou encore dans le cadre de certains protocoles, certaines coutumes voulaient que l’on se coiffe d’un chapeau de fleurs tressées les unes aux autres, comme une couronne. Certaines représentations picturales nous montrent des jeunes filles coiffées de la sorte ; des statues, surtout celles de Marie, se verront également être coiffées de ces couronnes de fleurs. Il s’agissait de roses, la rose étant une fleur parfumée et aux couleurs vives.
Il faut remonter au XIIe siècle, pour retrouver les premières traces tangibles du chapelet. Dans la plupart des monastères cisterciens, les frères convers prennent l’habitude de réciter des Notre-Père pendant que les frères moines, eux, chantaient les psaumes (psalmodie). Ils utilisent pour cela la corde autour de leur taille, corde sur lesquelles certains font des nœuds, afin de suivre le défilé de leur prière. Cet ensemble s’appelle patenôtre.
Or au même moment, en Occident, se développe rapidement et dans une proportion importante la dévotion à la Sainte-Vierge (cette dévotion a toujours existé, mais elle prend de l’ampleur à partir de cette date). Si bien que des frères convers remplacent les Notre-Père par des Ave Maria (Je vous salue Marie).
Au XIIIème siècle, les dominicains commencent la diffusion du Psautier de la Vierge, un des ancêtres du chapelet que les dominicains affectionnent beaucoup, composé de 150 Ave Maria (en référence aux 150 psaumes de la Bible, d’où son nom : Psautier de la Vierge). La tradition raconte que Saint Dominique, fondateur des dominicains, aurait reçu, de la Sainte Vierge, le chapelet dans sa forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Ainsi, le Psautier de la Vierge prend le nom de chapelet, en l’honneur des couronnes de roses offertes à Marie, les roses ayant été remplacées par des perles de bois.
Au XIVe siècle, on aime disposer des couronnes de roses sur les statues de la Vierge, à l’image des jeunes filles de l’époque.
Prier le chapelet, c’est comme offrir une rose à la Vierge pour chaque Ave Maria.
Une chose est claire : si la répétition de l’Ave Maria s’adresse directement à Marie, en définitive, avec elle et par elle, c’est à Jésus que s’adresse l’acte d’amour. […] Le Rosaire nous aide à grandir dans cette conformation jusqu’à parvenir à la sainteté. Que la relation au Christ puisse profiter également du soutien d’une méthode ne doit pas étonner. Dieu se communique à l’homme en respectant la façon d’être de notre nature et ses rythmes vitaux.Rosarium Virginis Mariae, Saint Jean-Paul II, 16 octobre 2002
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